La crise crétacé-tertiaire "K-T" ou « l'extinction des dinosaures »
La disparition des dinosaures donna naissance à de nombreuses théories,
certaines farfelues comme la destruction des dinosaures par des
extraterrestres, et d'autres plus probables et scientifiquement
testables. Il convient toutefois de noter que l'extinction des
dinosaures est un problème sémantique : les dinosaures ne sont pas
éteints puisqu'il subsiste des oiseaux.
En revanche, il y a bien eu une crise à la fin du Crétacé, il y a 65
millions d'années. Bien que cette dernière ait eu un impact moyen sur la
biodiversité en général (si on la compare à la crise Permo-Triasique ou
même à celle de l'Ordovicien) et qu'elle a surtout décimé des organismes
marins tels les foraminifères et non des organismes terrestres dont
l'extinction relative est beaucoup moins élevée, elle est devenue très
célèbre en raison de la sur-médiatisation relative aux dinosaures.
La comparaison du taux d'extinction, taxon par taxon, montre que
certains des clades contemporains des dinosaures ont été très affectés
(tels les plésiosaures et les ptérosaures) et d'autres beaucoup moins
(crocodiliens et chéloniens par exemple). Cette crise a éliminé les
dinosaures non-aviens vivant à cette époque.
Les causes les plus probables ayant induit la crise K-T sont :
la chute d'un astéroïde ou d'une comète d'une dizaine de
kilomètres de diamètre provoquant une catastrophe majeure qui, par le
biais de débris dus à la collision, plongea la Terre dans l'obscurité et
le froid pendant plusieurs années, empêchant ainsi la photosynthèse, ce
qui induisit un appauvrissement massif en plantes et surtout en plancton
et conduisit à l'extinction de nombreuses espèces dépendant de ces
ressources quel que soit leur niveau trophique. Cette théorie, de nos
jours très argumentée (cratère de Chicxulub au Mexique daté de –65 Ma),
permet notamment d'expliquer dans une certaine mesure les survies
différentielles des taxons.
De plus, suite à des découvertes récentes (avril 2008) de cénosphères
(sphères microscopiques se formant suite à la combustion de charbon et
de pétrole brut) dans les sédiments de la crise K-T, les chercheurs
pensent que la météorite aurait pu s'écraser dans une réserve
pétrolière, et projeter dans
l’atmosphère de grandes quantités d’hydrocarbures enflammés expliquant
la disparition de la majorité des espèces. Cependant des études du
cratère par carottage situeraient cet impact 300000 ans avant les
extinctions massives. Ceci n'exclut pas totalement le rôle de cet
astéroïde dans l'extinction, mais l'inclut dans une théorie
multi-factorielle faisant également le lien avec des changements
climatiques. Cet impact demeure toutefois le seul facteur susceptible
d'expliquer des disparitions rapides d'espèces lors de cette crise.
éruptions à la fin du Crétacé d'un "supervolcan", lié à la présence d'un
point chaud placé actuellement sous l'île de La Réunion et qui forma les
trapps du Deccan, en Inde pendant une période assez courte au niveau des
temps géologiques (au moins 1 million d'années), provoquant un
cataclysme planétaire en modifiant le climat et réduisant la
photosynthèse en plongeant la Terre dans une pénombre par le biais de
nuages de cendres et de brume sulfureuse. Cette théorie est aussi
argumentée que la théorie précédente, entre autres par la datation de
–65 Ma des trapps du Deccan, dont la superficie équivaut à plusieurs
fois la France, et par des résultats sur la baisse de la luminosité à la
surface de la Terre lors de l'éruption récente du Pinatubo (avril 1991)
aux Philippines. Cette théorie recoupe en partie celle de la collision
météorique sur les effets atmosphériques.
régressions marines très importantes à la fin du Crétacé
changeant la conformation et l'étendue des milieux littoraux et
benthiques tout en induisant un important changement climatique.
Cette théorie est elle aussi basée sur des preuves solides et on
sait maintenant qu'une très grande régression marine a eu lieu
au crétacé supérieur.
Ces trois théories sont basées sur des faits et la crise K-T pourrait
être la conséquence de la quasi-simultanéité de ces trois événements.
Les avis divergent en ce qui concerne l'importance relative de chacun
d'eux.