Comportement
L'interprétation du comportement des dinosaures est généralement établie
sur la disposition des fossiles découverts, leur habitat, les
simulations par ordinateur de leurs biomécaniques, et les comparaisons
avec des animaux actuels situés dans la même niche écologique. Comme
telle, la compréhension actuelle du comportement des dinosaures
repose sur des spéculations, dont certaines resteront probablement
controversées pendant encore longtemps. Cependant, il y a un consensus
sur le fait que certains courants qui sont communs chez les crocodiles
et les oiseaux (les espèces les plus proches des dinosaures) soient
aussi courants chez les dinosaures.
Troupeaux
La première preuve de troupeaux de dinosaures fut
découverte en 1878 en Belgique à Bernissart. 31 Iguanodons semblaient
avoir péri ensemble après être tombés dans une doline profonde et
inondée. Malgré la découverte que ces squelettes étaient issus de trois
événements distincts, d'autres sites de morts massives furent
découverts.
Nids
La découverte en 1978 par Jack Horner du nid du Maiasaura
("dinosaure bonne mère")
au
Montana démontra que les soins parentaux duraient bien après l'éclosion
chez les ornithopodes. Il y a aussi des preuves que d'autres dinosaures
du Crétacé comme le sauropode Saltasaurus (découvert en 1997 en
Patagonie) avaient des comportements similaires, et que ces animaux se
regroupaient en immenses colonies nidificatrices comme celles des
manchots.
L'Oviraptor
de Mongolie a été découvert (1993) dans une position de couvaison comme
celle de la poule, ce qui signifie qu'il était recouvert d'une couche de
plumes isolantes qui gardait l'œuf au chaud. Des pistes fossiles ont
aussi confirmé le comportement maternel parmi les sauropodes et les
ornithopodes de l'île de Skye. Des nids et des œufs ont été trouvés pour
la plupart des principaux groupes de dinosaures, et il apparait probable
que les dinosaures communiquaient avec leurs petits d'une manière
similaire aux oiseaux et aux crocodiles actuels.
Certains dinosaures installaient leurs nids sur des sites hydrotermaux, ce qui permettait aux œufs de bénéficier d'une température idéale et régulière.
Accouplement et communication
Les
crêtes de certains dinosaures, comme les marginocéphales, les théropodes
et les hadrosauridae, pourraient avoir été trop fragiles pour une
défense active et donc auraient probablement été utilisées pour les
parades sexuelles ou à des fins d'intimidation, bien qu'il existe peu
d'éléments sur le territorialisme et l'accouplement des dinosaures.
La nature des communications entre dinosaures reste également énigmatique, mais des découvertes récentes suggèrent que la crête creuse des lambeosaurines pourrait avoir fonctionné comme une caisse de résonance utilisée pour une grande variété de vocalisations.
Chasse
D'un point de vue comportemental, l'un des fossiles les plus importants de dinosaure a été découvert dans le désert de Gobi en 1971. Il incluait un Velociraptor attaquant un Protoceratops, prouvant physiquement que les dinosaures s'attaquaient et se mangeaient entre eux. Bien que le cannibalisme parmi les théropodes ne soit pas une surprise, il a été confirmé par des traces de dents sur un fossile de Majungatholus à Madagascar en 2003.
Déplacement
Basé
sur les preuves fossiles existantes, il n'y avait aucune espèce de
dinosaure fouisseur et peu de dinosaures grimpeurs. Puisque l'expansion
des mammifères au cénozoïque vit l'apparition de nombreuses espèces
fouisseuses et grimpantes, le manque de preuves pour des espèces de
dinosaures similaires est quelque peu surprenant.
Une
bonne compréhension de la façon dont les dinosaures se déplaçaient est
la clef des modèles de comportements des espèces. La biomécanique en
particulier a fourni de nombreux éléments comme par exemple la
détermination de la vitesse de course des dinosaures d'après l'étude des
forces exercées par leurs muscles et la gravité sur la structure de leur
squelette, savoir si les diplodocides pouvaient créer un bang
supersonique en balayant l'air avec leur queue en forme de fouet,
déterminer si les théropodes géants devaient ralentir quand ils
poursuivaient leurs proies pour éviter des blessures mortelles, et si
les sauropodes pouvaient flotter.
Métabolisme
Une
étude française sur la composition isotopique en oxygène des dents et os
de 80 dinosaures du Crétacé (théropodes, sauropodes, ornithopodes et
cératopsiens) provenant de gisements d'Amérique du Nord, d'Europe,
d'Afrique et d'Asie, a montré que ceux-ci devaient être homéothermes. Le
rapport 18 O/16 O — qui dépend de la température interne de l'animal
vivant — est identique à celui des mammifères et oiseaux, homéothermes,
et diffère nettement de celui des reptiles actuels, ectothermes, et des
chéloniens et crocodiliens fossiles du Crétacé.
La
présence de structures de Havers (micro-canaux entourés d'une couche
d'os concentrique au sein des squelettes) dans les os fossilisés serait
également un élément en faveur caractère endotherme.
Une équipe de Floride a estimé que la température était proportionnelle
à la masse et au taux de croissance, allant de 25 °C pour les petits
dinosaures jusqu’à 41 °C pour les plus grands. Ils ont appliqué un
modèle numérique, permettant d'estimer la température corporelle en
fonction de la taille et du rythme de croissance, à huit espèces, du
psittacosaure (Psittacosaurus mongoliensis, 12 kg) à l'apatosaure
(Apatosaurus excelsus, 26 000 kg). D'après cette équipe, la
température interne de Sauroposeidon proteles, le plus lourd des
dinosaures connus (60 tonnes), devait atteindre 48 °C. Ce modèle
tendrait donc à prouver que les gros dinosaures étaient chauffés par
« homéothermie inertielle ».